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Traité de la Population

posés, supposoit une égale force de ressorts, de la direction desquels un rien a souvent décidé.

Cette vérité de spéculation est de toutes les connoissances la plus utile dans la pratique. D’une part, elle nous rend dans la société compatissants pour les vicieux ; moins austeres, moins durs, plus humains, moins présomptueux, moins susceptibles d’orgueil : de l’autre elle nous fait sentir dans les places que les soins & les travaux du courant ne sont qu’un bas détail en comparaison du premier des soins, qui est le maintien des mœurs.

En effet, dès que le Souverain (que je ne cite ici que comme la plénitude de la puissance, comprenant sous son nom tout ce qui a de l’autorité parmi les hommes) dès que le Souverain, dis-je, sera persuadé que la sociabilité & la cupidité existent & se combattent comme deux élémens contraires dans tous les hommes ; qu’il aura compris encore que les mœurs & usages & opinions décident en gé-