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Emploi des Terres,

naissent de la pauvreté & de la nécessité, qui empêchent les hommes de doubler en nombre à chaque génération. »

Il faut être arrivé par les calculs à ce principe, pour sçavoir s’y tenir. Avant de passer aux autres détails concernant les inconvéniens des fortunes exorbitantes, je veux placer ici une réflexion relative à la population des Villes, puisque ce qu’en dit M. Hume m’y conduit tout naturellement.

J’ai déjà dit qu’il n’étoit point dans mes principes de proscrire les grandes Villes, au contraire. Je désirerois seulement qu’uniquement attentif à peupler les campagnes, on s’en reposât pour la population des Villes sur le penchant naturel qu’ont les hommes de se rapprocher des commodités de la vie, des plaisirs, & de la fortune ; mais que tout ce qui a trait à la campagne, & sur-tout les grands propriétaires des terres, fussent encouragés & excités par tous moyens