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Suite des Mœurs & Usages.

d’une armée de colifichets, impose des tributs à tous les esprits frivoles du monde entier, Paris enfin, malgré toute sa magnificence, ne montre nulle part ces traces d’amour du public dont les moindres villes des anciens étoient décorées.

Ces portiques, ces places, ces théâtres, ces aqueducs, ces bains publics, & autres monumens dont les restes après deux mille ans font encore notre étonnement, étoient presqu’uniquement pour l’usage du peuple, & souvent dans des villes médiocres. Chacun alors s’approprioit les ouvrages & commodités publiques, & les croyoit à soi comme un honnête bourgeois de Paris se croit possesseur des revenus de la Paroisse, dont il est Marguillier.

Si l’on en excepte les quais & quelques ponts de Paris, y voit-on rien qui porte la même empreinte. Il y a trois spectacles, deux sont des jeux de paulme, le troisième est un monument de l’amour paternel du Cardinal de Richelieu