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Emploi des Terres,

auberges, & qui sont en état d’être reçus dans les maisons. Il faut de grosses pensions pour soûtenir tout cela, & les Chefs, sans songer qu’il faudra un jour mener ces gens à la guerre, se hâtent de faire retirer les vieux soldats, & de les remplacer par des gens en état de se soûtenir. La vénalité s’est introduite dans les emplois ; en supposant qu’un pauvre Gentilhomme soit en état d’en acheter un à son fils, la pension en souffre ; il faut donc des gens de ville. Je veux croire qu’ils seront aussi bons devant l’ennemi que des campagnards, mais il s’en faut bien qu’ils ne les égalent pour la fatigue, & par l’attachement à leur emploi, que ces derniers regarderoient comme leur patrimoine. Quoi qu’il en soit, la cherté du service ôte ce genre de débouchés à la pauvre Noblesse. La maison du Roi leur reste : demandez cependant ce qu’il faut de pension à un Gendarme, ou à un Garde du Corps ; les plus modérés vous diront six cents livres ; & où