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Emploi des Terres,

foule un ouvrage tellement hors de pair. Je dois avoir plus de ménagement, en proportion de ce que j’ai moins de mérite. Mes écarts presque toujours déplacés prouveront moins sans contredit, mais ils lasseront moins aussi ; et comme il ne s’agit point ici de vérités nouvelles & jusqu’à ce jour inconnues, mais simplement de l’application de principes connus à notre état présent, & de rassembler sous certains points de vuë les relâchemens & changemens de mœurs qui pourroient devenir maux de l’État, & démontrer dans les choses les plus simples en apparence, les chaînons par lesquels la fausse prospérité tient inséparablement à la décadence, je me pardonne des incursions qui ne me mènent jamais hors de mon sujet, par la raison qu’il renferme tout.

Mieux vaut entretenir des hommes que des chevaux. Le principe de cet Auteur une fois établi, voyons où il nous conduira. Il est donc de fait, que si le Prince & les propriétaires aiment les chevaux, ou pour mieux