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Encouragemens

que cela. C’est un vieux reproche du temps où les gens de ville étoient carillonneurs, brelandiers & tires-soie. Je ne nierai cependant pas que l’on ne boive fort dans les provinces où il y a encore de la noblesse à la campagne, & qu’on n’y chasse beaucoup ; mais qu’on n’y fasse que cela, c’est ce que je nie.

Apologie de la gayeté de la table. Je pourrois encore établir ici deux paradoxes à ce sujet ; l’un est que cette yvrognerie qui dégoûte tant les buveurs d’eau, n’est point un mal ; l’autre, qu’à tout prendre (car il faut toujours me permettre de regarder le peuple comme des hommes) il y a plus d’yvrognerie à Paris que dans les campagnes proportion gardée, & qu’elle y est plus nuisible.

Quant au premier point que l’on pourroit croire pillé des œuvres posthumes du feu Duc de la Ferté, je dirai moins bien qu’il n’eût fait ; mais je dirai pourtant qu’on buvoit trop autrefois, & que boire jusqu’à s’abrutir est mal fait : témoin