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Ce qui nuit

que des pleurs du pauvre opprimé, & je renvoie toujours ces hommes de sang & de limon à ces mots déjà cités : Voudrois-tu être un de ceux-ci ? Mais cet inconvénient est aisé à faire entrer dans les frais d’un objet principal.

Cependant il est un point que je voudrois qu’on respectât dans les plus grandes routes, c’est la différence des terreins. Ce terrein sec ou sabloneux, presque de nulle valeur, devient d*un produit réel quand vous y faîtes passer le chemin, puisqu’en assurant une communication & un débouché à vos bonnes terres, il vous épargne la dépense qu’eussent demandé celles-ci, pour en rendre le sol capable de servir de base à un chemin. Au-lieu de cela, votre alignement traverse les prairies, les bonnes terres, jardins & chenneviéres d’un village. Vous perdez non-seulement la portion si rapportante du territoire de ce village, mais encore tout le reste médiocre & mauvais : le bon faisoit valoir l’autre ;