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Ce qui nuit

climat & les incertitudes des saisons qui souvent au dernier jour détruisent toutes leurs espérances, sont d’abord un poids toujours plus incliné du côté de la crainte que de celui de l’espérance. Cet article, dira-t-on, regarde plus les entrepreneurs de leurs revenus nommés fermiers, que les propriétaires. Mais outre que je considere ici le propriétaire dans son état primitif, il est toujours vrai de dire que le fermier proportionne sa rente aux risques de son entreprise, & conséquemment que ces risques sont toujours à la charge du propriéraire. J’en dis autant des mortalités de bestiaux, fléau qui diminue le fonds de moitié & souvent du tout, si le propriétaire n’a des fonds en réserve pour remonter les étables. Ajoutez à cela l’assujetissement, les procès & autres embarras. Tout concourt dans l’État politique, tel qu’il est aujourd’hui constitué chez les nations policées, à rendre le sort du propriétaire des terres plus malheureux, proportion gardée,