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Et lorsque l’énervement pénétra dans Rome après la perte de la liberté, quand la débauche envahit la grande capitale du monde, à la suite des richesses conquises et extorquées sur les peuples divers, alors qu’arrive-t-il de la matrone romaine ? Entourée d’esclaves qui travaillent pour elle, qui pour lui éviter toute fatigue, lui ôter tout souci, pensent même pour elle, corrompue par la jouissance, affaiblie par le luxe, laissée seule la plupart du temps par son mari qui préfère les courtisanes dépravées, mais vives, spirituelles et sceptiques comme lui, à sa femme belle, riche, élégante, mais… inepte, — que de points de rapport, messieurs, hélas ! avec notre temps, — alors la matrone romaine se fait Faustine ou devient Messaline !

Ce qu’il faut surtout redouter chez la femme, c’est l’oisiveté ; l’oisiveté qui engendre les pensées rêveuses, qui affaisse le corps, énerve l’esprit, donne aux tempes des battements fiévreux, et au cœur de molles langueurs. L’oisiveté est le plus sûr agent du vice et de la dépravation intellectuelle et matérielle.

Et vous voudriez supprimer pour la femme tout travail autre que celui de la reproduction ?

Le travail de la femme ! c’est là une des questions vitales de notre époque. C’est elle qui porte en son sein la régénération morale et même physique des races futures.

Mais j’entends parler d’un travail convenable et non de ces exploitations abusives, qui font du tra-