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La civilisation d’alors était toute superficielle, elle ne pénétrait pas profondément dans les couches sociales ; les castes seules en profitaient, non la généralité.

La véritable civilisation sera celle qui aura pour but la satisfaction de tous et de chacun, et non la jouissance d’une faible minorité aux dépens du plus grand nombre. Les lois qui seront vraiment bonnes, justes et fécondes seront celles qui, faites par tous, serviront au bonheur et au profit de tous.

Or donc, vos lois n’auront jamais le cachet d’impartialité qui est nécessaire à leur force, tant qu’elles ne seront faites et consenties que par la moitié de l’être humain sans seulement avoir pris l’avis de la seconde moitié, qui doit cependant s’y soumettre également.

Je sais bien que cela ne pourra avoir lieu de suite ; mais instruisez la femme, développez-la intellectuellement par l’étude de la science, moralement par un travail largement rémunérateur, et dans peu elle deviendra capable de comprendre ses droits, de pratiquer ses devoirs et de connaître ses intérêts.

Mais avec le système de la femme exclusivement épouse et mère, nous en reviendrions bientôt au gynécée des barons franks, qui tenaient leurs femmes renfermées à l’abri de tous les regards, et ne leur permettaient pour toute distraction que de bâiller avec leurs suivantes et de dormir avec eux.