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C’est là l’idéal féminin, dit-on. Ah ! pas tant d’idéal, de grâce ! restons un peu plus sur le terrain pratique, c’est à coups d’idéal qu’on a tué les meilleures et les plus fécondes questions.

L’idéal change avec les époques, celui de la nôtre est le progrès perpétuel et incessant, et nulle théorie ne peut, de nos jours, offrir un idéal qu’à la condition d’être un progrès.

Or, examinons donc si votre idéal constitue un progrès.

Partout et toujours, de quelque côté que vous regardiez, dans l’âge ancien et, dans le nouveau, chez les peuples qui sont encore à l’état d’ébauchement, les Peaux-Rouges et les Lapons, ou parmi les barbares des siècles passés, la femme est déjà considérée comme seulement reproductrice, et l’idéal pour elle est toujours d’être uniquement épouse et mère.

Ce n’est que lorsque la liberté, la civilisation pénétrèrent ici, dégrossirent là, que l’équité venant à leur suite, la femme fut un peu émancipée et rendue à elle-même.