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Car, en effet, que peuvent faire de pauvres ouvrières, quelque restreints que soient leurs besoins, avec d’aussi infimes ressources ?

Aussi, pour compléter le revenu nécessaire à leur existence, elles prennent un amant et l’avouent cyniquement.

De notre temps, avoir un amant est presque être en possession d’une position sociale. On ne s’effarouche pas pour si peu à notre époque, si féconde en scandales de tous genres, en concessions plus ou moins commerciales, en transactions presque industrielles. Nos mœurs actuelles sont à l’infamie.

Là est le mal, le très grand mal, messieurs, que nous devons tout d’abord songer à extirper.

Il nous faut pour cela fonder une Société de sécurité morale, qui puisse devenir assez forte pour peser sur les exploiteurs et faire augmenter les salaires féminins.

Il faut au plus tôt former des associations coopératives de femmes, créer des ateliers où l’on mette en pratique le principe nouveau de la répartition aux travailleurs des bénéfices obtenus, sans passer par l’intermédiaire de l’exploiteur.

Faites que la femme prenne goût à la vie laborieuse, en augmentant ou plutôt en inaugurant pour