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de marche en avant, par l’impulsion que nous lui apporterons. Et de ce droit affirmé, de ce devoir pratiqué les races futures nous remercieront plus tard !

Certains nous remettent à une réorganisation sociale, pour décider du sort de la femme. Ah ! par pitié pour l’humanité ne l’attendons pas, quelque prochaine soit-elle.

Le danger est grave, le péril imminent ; il nous faut prendre de suite des mesures énergiques et radicales pour conjurer l’un, pour éloigner l’autre. Il est grand temps d’y songer ; voyez comme le mal croit, comme la race dégénère, comme le vice s’étend et s’étale, nous enlace et nous étouffe sous ses visqueuses étreintes.

Regardez où nous en sommes, voyez où nous allons.

M. Horn vous l’a prouvé irréfutablement à la séance dernière par des chiffres de statistique, — auxquels il n’y a rien à répondre, malheureusement, — la femme travailleuse ne gagne en moyenne que fr. par jour, réduits à fr. 10 par les chômages et les jours fériés. Et elles sont en France seulement trois millions de pauvres souffreteuses qui languissent avec cela !

Je dois ici signaler à votre attention une des grandes causes de l’abaissement excessif des salaires féminins ; ce sont les exploitations des couvents, qui, en accaparant différents ouvrages de femmes, et en les faisant à des prix dérisoires de modicité, contribuent ainsi sur une grande échelle à faire diminuer les salaires, et aident par conséquent dans de très notables proportions à… l’accroissement des bonnes mœurs.