Page:Mink - Le Travail des femmes, 1868.pdf/2

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Messieurs, Mesdames,


Je n’aurais peut-être pas pris part à ce débat si j’étais homme, car après toutes les belles et éloquentes choses qui ont été dites ici, recommencer la discussion c’est fortement risquer de tomber dans les répétitions et même de frôler légèrement le plagiat.

Ce qui me porte à prendre la parole, c’est mon titre de femme qui me fait un devoir de protester énergiquement contre les tendances de certaines personnes, très bien intentionnées sans doute, mais qui, dans leur ardeur de progrès, fort louable en elle-même, vont de suite aux dernières limites de ce qu’elles croient être le bien, en négligeant un peu trop de s’occuper des stations intermédiaires[1].

Veuillez donc me prêter un moment d’attention. La question qui nous réunit est immense, a dit notre honorable président, M. Horn ; j’ajouterai qu’elle est aussi fort complexe. Cependant ne craignez pas trop, j’essaierai d’être brève, ce qui, je l’avoue, n’est pas notre première vertu.

Beaucoup d’entre vous, messieurs, ne reconnaissent à la femme d’autre devoir que d’être épouse, d’autre droit que d’être mère.

  1. Ce discours avait surtout pour but de répondre à une déclaration du congrès international des travailleurs, de Lausanne, au sujet des femmes, qui avait été lue dans la séance précédente.