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les précédents, ce serait d’abattre les barrières qui ferment à la colonisation les magnifiques régions de la Rivière Rouge et de la Saskatchaouane : là, soixante-cinq mille milles carrés[1] d’une terre, dont la fertilité est sans égale et qui abonde en richesses minérales, restent séparés du monde, méprisés, à peine connus, bien qu’ils soient destinés à devenir, dans quelques années peut-être, une des possessions les plus importantes de la Couronne britannique,

L’idée d’une route qui traverse la portion septentrionale du nouveau Continent est très-ancienne. Elle s’est immédiatement présentée aux premiers colons français, lors de leur établissement au Canada, et c’est elle qui les a menés à la découverte des Montagnes Rocheuses. De nos jours, elle s’est ravivée et a été soutenue par le professeur Hind et par d’autres, non sans talent, mais jusqu’ici sans succès.

Durant les trois derniers siècles, nos géographes n’ont rien souhaité plus vivement que la découverte d’un passage maritime vers le Nord-Ouest, parce qu’il devait, suivant eux, ouvrir la route la plus courte vers les riches contrées de l’Orient. Aujourd’hui cette découverte est un fait accompli ; mais le commerce n’en peut tirer aucune espèce de parti. À notre sens, et nous avons essayé de le prouver, la première idée des Canadiens français était la bonne : c’est par terre qu’existe la véritable route du Nord-Ouest ; elle longe les rives fertiles de la Saskatchaouane, elle traverse l’opulente Colombie Britannique et aboutit à ce magnifique havre d’Esquimalt, qu’avoisinent les riches mines de charbon de terre de l’île Quadra et Vancouver, et qui offre tous les moyens de s’abriter et de s’approvisionner à la flotte de commerce qui de là s’élancerait vers le Japon, vers la Chine et les Indes.

Les gravures de cet ouvrage ont été dessinées presque toutes d’après des photographies ou des croquis faits devant les localités qu’elles reproduisent. On leur accordera, nous l’espérons,

  1. Voyez page 48. (Trad.)