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du Conseil législatif, les magistrats et tous les officiers publics.

Nous croyons que la Compagnie de la Baie de Hudson a exercé aussi bien que possible la puissance à peu près absolue dont elle jouit, en ce sens qu’elle a appliqué avec justice et impartialité les lois qu’elle a faites. Elle a su, en tenant ses engagements et par de bons traitements, s’assurer le respect et l’affection des Indiens. Mais les jours du monopole sont passés. N’est-il pas étrange de voir une colonie gouvernée encore par une compagnie de négociants dont l’intérêt principal est d’empêcher qu’elle ne se développe ? Cette anomalie doit promptement cesser. Il faut donner à cette colonie un gouvernement dont les efforts soient dirigés à ouvrir et à développer une contrée si admirablement disposée pour l’agriculture et l’élève des bestiaux.

Entre la Rivière Rouge et les Montagnes Rocheuses, les fertiles vallées qu’arrosent l’Assiniboine et les Saskatchaouanes présentent un champ d’au moins soixante millions d’acres, composés du sol le plus riche et n’attendant que le travail des fermiers quand on leur permettra d’y entrer et de s’y installer. Ce magnifique pays pourrait nourrir une population énorme ; il reste sans utilité. C’est à peine s’il suffit à la vie d’un petit nombre d’Indiens et à la fortune des actionnaires du dernier grand monopole.

Depuis l’époque où nous l’avons visité, il a passé entre les mains d’une nouvelle compagnie. Celle-ci vient de charger le docteur Rae d’étudier l’établissement d’une ligne télégraphique à travers les territoires qu’elle possède, afin de faire communiquer le Canada avec la Colombie Britannique, Le symptôme est excellent. Il donne l’espérance que la nouvelle Compagnie sera dans sa politique plus libérale que l’ancienne ne l’a été.

On aurait tort pourtant d’attribuer uniquement au despotisme de la Compagnie de la baie de Hudson la situation stationnaire