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DE L’ATLANTIQUB


lac William, à quinze milles de là. Cette ferme est peut_tre la plus belle de la Colombie Britannique. Ene comprend, sur les bords du lac, plusieurs centaines d’acres de basse terre qui occupent une espèce de delta formé par un petit cours d’eau qui

se jette dans le lac. L’orge, l’avoine, les pommes de terre et d’autres végétaux y viennent admirablement bien. On y anit cette année semé du blé : pour la première Cois ; il sortait déjt de terre, mais il avait l’air jaune et mal nourri. Le paysage au lac William est fort beau ; des hauteurs hardies et rocailleuses s’élèvent majestueusement du côté de l’ouest.

Le lendemain de notre arrivée chez Davidson, un grand nombre de mineurs vinren_ avec la nouvelle qu’un bateau, parti un jour après nous de la bouche de la OuesneHe, avait été englouti par les rapides. Sept ou huit personnes s’étaient noyées. Un de ceux qui avaient eu la chance d’échapper au danger, portait dans sa ceinture plusieurs livres pesant d’or. La force du courant l’avait littéralement jeté à terre. et il avait eu la présence d’esprit d’escalader la rive.

Deux ou trois jours plus tard, arriva l’express, et nous repartlmes pour Yale. En atteignant le bas de la montée qui conduit au plateau, nous trouvâmes qu’une épaisse couche de glace avait recouvert la route. Il nous fallut tous descendre et pousser à la roue. Souvent les chevaux tombaient. On les dételait pour les remettre debout. EnOn, après maint délai, nous gagnâmes le sommet. La neige y avait plus de profondeur. et les chevaux y couraient mieux.

Le wagon-express emportait avec nous cent soixante-dix livres pesant d’or. Le fait que cette somme, montant à environ 200 000 francs, pouvait ainsi voyager sans escorte, était la preuve la plus forte qu’on pOt donner de la sécurité des routes dans la colonie. Avec nous, il n’y avait qu’un voyageur, outre le conducteur, qui seul était armé. Celui-ci nous conta que souvent il voyageait seul, tout seul, conduisant le trésor, et