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à la fin du lac de Kamloups. Ce lac a une douzaine de milles en longueur sur environ six milles de large, et est entouré de belles collines rocheuses. En quittant la Thompson nous entrâmes dans la vallée de la Bonaparte ; là nous rencontrâmes la route du Caribou à Yale. Elle n’est pas encore achevée. L’Assiniboine et sa femme furent saisis d’étonnement à la vue de la route royale ; mais leur fils était hors de lui, et poussait des exclamations chaque fois qu’il apercevait quelqu’un : « Aiouarkéken ! miné couéteuck ! » (Par Dieu ! en voici encore un !). La rencontre de quelque fashionable du voisinage, monté dans son buggy que traînaient deux chevaux, le jeta dans un inexprimable ravissement. Nous suivions alors la vallée de la Bonaparte jusqu’à son confluent dans la Thompson, et nous observions avec admiration les curieuses terrasses qui offrent à l’œil de l’étranger un spectacle fort extraordinaire, et donnent un caractère si particulier au pays où coulent la Thompson et le Fraser. Nous avions commencé à en voir près de la Thompson septentrionale, à trente ou quarante milles en amont de Kamloups ; et nous les avons retrouvées tout le long de la rivière principale jusqu’à ce qu’elle tombe dans le Fraser à Lytton. Sur le Fraser, on les voit s’élever au nord d’Alexandrie et s’étendre sur un espace de plus de trois cents milles jusqu’aux Cagnons au-dessus d’Yale. Ces terrasses ou banquettes, comme on les appelle ici, sont parfaitement nivelées, et atteignent exactement la même hauteur sur les deux rives du fleuve. Elles diffèrent de ce qu’on nomme les routes parallèles de Glenroy par leur énorme développement. Ce sont de vastes plaines en comparaison des petites corniches que forment les terrasses écossaises, et elles n’ont pas les blocs erratiques qui caractérisent ces dernières. En beaucoup d’endroits, elles constituent trois étages, dont chacun correspond à un étage semblable sur le côté opposé de la vallée. Le plus bas des trois, où la vallée prend son développement, présente une surface parfaitement