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CHAPITRE XVI.


Nous avons retrouvé un chemin. — Quel en est l’effet sur nous et sur nos chevaux. — Aspect modifié du pays. — Fruits sauvages. — Les marques de l’homme deviennent plus fréquentes. — Notre enthousiasme à la rencontre de nos semblables. — Nouvelle disette. — M. O’B. découvre Caliban. — Sa conduite affectueuse envers lui. — Camp des Indiens. — Information relative à Kamloups. — Trafic pour vivre. — Rivière Eau-Claire. — Passage de la Thompson. — Baies de lis. — M. O’B. et L’Assiniboine en viennent aux mains. — M. O’B. s’enfuit dans les bois. — Il accuse L’Assiniboine d’une tentative d’assassinat. — Troc pour des pommes de terre. — Encore des Chouchouaps. — Du café et des pipes ! — Coutume curieuse de la tribu. — Kamloups est en vue. — En avant ! au fort ! — M. O’B. prend ses jambes à son cou. — Le capitaine Saint-Paul. — Quel souper ! — Comment nous recevra-t-on ? — Notre apparence ne parle pas en notre faveur. — Fin de nos tourments. — Repos.


Enfin, le chemin était bien tracé, bien battu. Quand nous eûmes passé la petite prairie, nous pûmes avancer rapidement. Nos chevaux aussi enchantés que nous par ce changement agréable, s’emportaient même quelquefois jusqu’au trot, bien que leur apparence décharnée nous donnât lieu de redouter qu’en se secouant ils ne s’en allassent en morceaux. Cependant la rivière ne tarda pas à recommencer ses rapides, et une sombre montagne, courant à l’est et à l’ouest, s’éleva devant nous comme si elle fermait la vallée. Mais les alentours avaient pris l’aspect californien. C’était comme une lithographie imprimée en couleurs : des boursouflures arrondies, brunies par des touffes d’herbes[1], et

  1. Bunch grass, littéralement, herbe en touffes. Plus loin (ch. xx), on lira,