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DE L’ATLANTIQUE


lut escalader aussi bien que possible avec nos fardeaux une rive perpendiculaire, ou peu s’en faut, à travers des tas d’arbres

tombés, avant d’atteindre la trace que nous cherchions. M. D’B. passa tranquillement, sans prendre la peine de porter même ce qui lui appartenait_ puis il s’assit et se mit à lire son Paley. Quant à sa pipe, elle était, hélas ! inutile à présent. Il daigna nous exprimer son regret de n’avoir pas porté ses effets, ajoutant que, pour tien au monde, il ne rep_sserait par un endroit aussi périlleux ; sa Mte n’y résisterait point ; elle lui tournerait : il tomberait dans le tourbillon ; le mieux était donc de le laisser en paix. Nous l’abandonnâmes là, et retournâmes chercher d’autres paquets, mais en les apportant nous fOmes bien surpris de voir M. O’B. qui escaladait les troncs avec la plus juvénile activité, Découvert paresseusement assis par L’Assiniboine, il avait trouvé à celui qui s’avançait vers lui un air si menaçant qu’il s’était élancé sur le pont de toute sa vitesse, et qu’il arrivai ! pour prendre, sans s’en plaindre, part au travail. M. O’B. était tout à fait convaincu queL’ Assiniboine était décidé à le tuer à la première bonne occasien, et toute démonstration oft’ensive de cette part lui causait une terreur inexprimable. Quand le bagage eut été transporté, nous nous occupâmes de conduire les chevaul dans la rivière au-dessous de la digue. Ils nagèrent jusqu’àun haut-fond situé vers le centre et là s’arrêtèrent. La chaleur était accablante, ils prenaient grand plaisir 1\ rester dans l’eau fratche et à se trouver à peu près débarrassés des taons et des moustiques. Plus d’une heure s’écoula avant que nous pussions les en faire sortir. Nous leur lancions des volées de bâtons et de pierres. Nous nous adressions tantOt à Bucéphale, à Grand Jkw,gt, à Petit Rotlge, tantOt à la Grise, au Sauvage, au Petit Noir’ ; DOS attaques et nos cris restaient sans effet. Nos bétes, d’un commun accord, trouvaient la place fralche et agréable ; elles n’y avaient


}. Tous ces noms sont en français. (TTad.)