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DE L’ATLANTIQUE


La Cache, en laissant le Mont Milton à droite, nous fumes amtés

par une grande rivière descendant du nord-ouest et joignant ici celle que nous avions suivie et qui venait du nord. CetteriYière avait une soixantaine de mètres en largeur et coulait à bords remplis d’eau fondue des glaciers. À l’angle que formait le confluent, nous campâmes afin de reconna.ttre par où se dirigeaitla trace des émigrants. Ici nous trouvâmes un de leurs bivouacs avec plus de bois coupé qu’il n’en fallait pour les feul, d’où nous concIOmes qu’ils_ avaient fait un radeau etpassé, àceoonftuenl, sur l’un ou l’autre bord de la rivière principale. Jusqu’alors nous avions supposé qu’ils avaient, sans la franchir, remonté le courant venu du nord-ouest dans la direction du Caribou ; mais, de ce CÔ_, il nous’ fut impossible de découvrir aucune trace I :t L’Assiniboine n’en trouva pas davalitage sur le bord oriental de la grande rivière où il se transporta à l’aide d’un petit radeau. Il nous parut donc évident que les émigrants étaient allés sur la rive occidentale, et nous nous préparâmes à nous y rendre aussi. Un arbre portait une inscription annonçant que c’était le point où le guide André Cardinal avait quitté les émigrants pour retourne_ à Edmonton. C’était donc de là que, d’après sa relation, il avait montré aUl émigrants les hauteurs du Caribou dans le lointain. Cette circonstance, jointe à l’affirmation de la vieille femme de La Cache que, dirigé vers le Caribou ou vers Kamloops, le voyage nous prendrait une huitaine de jours, nous mit fort à notre aise, bien que nous n’eussions plus que trèspeu de provisions. La privation du thé nous était plus pénible que celle du sel, des conserves de végétaux et méme que de loote autre friandise. Il y avait déjà plus d’une année que nous nous abstenions, sans la moindre difficulté, de tout stimulant alcoolique, mais nous ne pOmes jamais cesser de regretter le thé et le tabac. Jusqu’alors nous avions allongé la petite quantité de tabac qui nous restait en la mélant avec ce que les Indiens appellent kinnikinnick, qui est l’écorce intérieure du cornouiller.


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