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DE L’ATLANTIQUE


les Indiens, qui les font sécher pour l’hiver. Milton remplaça la robe de bison qu’il avait perdue dans notre récente mésaventure, par une paire de robes de marmotte pour se couvrir la nuit. Il acheta encore aux Indiens quelques gros cubes de pyrite jaune dont ils se servaient comme de pierres à briquet 1, et deux singulières pipes en pierre qu’ils lui cédèrent d’autant plus volontiers que le tabac leur manquait tout comme à nous. ris nous dirent qu’il n’y àvait plus là que deux familles de Chouchou])s, et que les plus âgés de leur société étaient, depuis trois jours, partis pour descendre en canots le Fraser jusqu’au rort George, en compagnie des mineurs que nous avons mentionnés comme

ayant franchi les montagnes juste avant nous. Ces hommes étaient arrivés dans un dénûment complet neuf jours auparavant, n’étant v_tus que de leurs chemises et n’ayant depuis longtemps pour nourriture que des perdri( et des écureuils Les Chouchouaps ne purent noÜs donner aucune nouvelle de la troupe d’émigrants qui, l’été précédent, avait tourné,ers la vallée de la Thompson. Il nous fut impossible d’apprendre d’eul si elle avait voulu se diriger tout droit sur le Caribou ou descendre la rivière jusqu’à Kamloups. Les Indiens n’estimaient qu’à quatre-vingts ou cent milles, ou à six journées de marche

à pied, la distance qui séparait La Cache de la région de l’or, – nom par lequel ils désignaient sans doute le Caribou ; mais, ajoutaient-ils, le chemin est des plus difficiles. Une vieille femme, née à Kamloups, d’où elle était partie jeune fille pour épouser un Chouchouap des Montagnes Rocheuses, nOllS assura qu’il ne nous fallait guère que huit jours pour arriver à ce fort. La suite de ce récit permettra d’apprécier la valeur et l’elactitude des informaJions qu’elle nous donnait.

Le 19, nous étions préts à partir lorsqu’une grande pluie viDt à tomber ; elle nous retint jusqu’au lendemain. Nous n’avion5


1. ("..1’1IIIp qu’lNI faisaient les Romains. (Trad.)