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AU PACIFIQUE.


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chevaux n’avançaient qu’en sautant continuellement. Nous limes à grand’peine peu de chemin et nous campâmes pour la nuit sur le bord de la Miette.

Pendant toute la matinée suivante, la route présenta les mêmes difficultés et nous avançâmes aussi lentement ({ue la veille. À midi, nous atteigntmes la plaee où il fallait, passer la rivière, et nous nous y arrêtâmes pour construire un radeau.._rrivés. sur l’autre côté, nous marchâmes péniblement à travers un ravin si étroit, et où lçs DJontagnes descendaient si pres du bord de l’eau que, pour avancer, nous e6mes à traverser encore six fois la rivière avant la soirée. Nous le fimes toujours à cheval, car le courant n’était alors qu’une suc_ession de rapides, qui n’avaient pas plus de quatre ou cinq pieds de profon–. deur. Cependant ces passages avaient leurs difficultés et même leurs dangers, car l’eau était tres-haute pour les chevaux et courait extrêmement Cort.

Au dernier gué, les eaux s’élançaient sur une telle pente dans une chute pleine d’écume et de colère, elles faisaient de si terribles bouillons autour des grandes roches qui encombraient le chenal, que nous hésitâmes avant de nous aventurer à y pousser nos chevaux. Mais l’Iroquois ouvrit la marche et traversa heureusement, quoique son cheval bronchAt, chancelAt et pût à peine se tenir. Alors nous lançâmes nos chevaux de charge devant nous et nous entrâmes dans l’eau. Elle montait par-dessus les épaules de nos chevaux pendant qu’ils luttaient contre le courant, qu’ils glissaient sur les pierres plates, choppaient et se ratrermissaient sur leurs jambes, de la façon la plus extraordinaire. M. O’B. fut en cette c !rconstance obligé de remonter sur son destrier ; mais, à en juger par l’expression de désespoir peinte sur sa figure, il s’y résignait avec l’idée qu’il n’arriverait pas de l’autre côté sans accident. On l’exhorta à suivre prudemment le chemin qu’avait pris le guide ; Milton méme et Mme Assiniboine se mirent à chacun de ses cOtés. 16


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