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AU PACIFIQUE.


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qui aurait ainsi détruit lui-mt’.me les cournts nécessaires à son existence 1.

Le soir de cette m_me journée nous arrivions de bonne heure dans un petit espace ouvert, sur le bord d’un ruisseau, qui est du petit nombre de ceux que nous avons rencontrés dans ce pays. Cheadle et L’Assiniboine avaient remonté le courant en quête des castors ; mais le premier, ayant aperçu quelques truites, était revenu sur ses pas pour les pécher, tandis que L’Assiniboine continuait lia chasse. On dressa le camp. Cheadle, à la nuit, rapporta quelques poissons qui nous servirent à souper ; M. D’B. s’alla coucher et le reste demeura à fumer en s’étonnant de ce que L’Assiniboine rentrât si tard. Tout à coup la portière de Ja loge fut soulevée, et L’Assiniboine entra, tremblant d’émotion, ayant à peine Ja force de parler et se bornant à dire dans son patois français : J’_tail en pal mal de danger. J’ai vu lu ourl {lf"iI, proche ! proche ! et il demanda à fumer une pipe, que son fils lui bourra immédiatement et lui passa. Lorsqu’il eut été suffiaamment apaisé par l’herbe calmante, il nous conta ses aventures. n avait rencontré les castors en haut du ruisseau et en avait tiré un, qui avait plongé et qu’il n’avait pas pu attraper. Après avoir erré quelque temps encore sans rien plus trouTer, il s’était mis en route pour revenir juste avant la brune. Mais, Il quelques centaines de mètres du bivac, il avait entendu un Wlement dans les broussailles près de lui et, pensant que des chevaux s’étaient égarés là, il s’était détourné sous le couvert pour les ramener. Au lieu de voir les chevaux qu’il s’at. tendait à trouver, il s’était rencontré face à face avec un énorme

ours gris qui était occupé à déchirer un tronc pourri afin d’y prendre des insectes. À la vue de L’ Assiniboine, l’animal, quit


1. C’est a\llS ! l’explication que Hugh Miller donne de la formation des dépôts tourbeux de l’&osse. Les arbres qu’ont abattus les Romains pour ouvrir leurs routes t. tra’l’ers la folit out arlitllies courants d’eau ; des marais se sont ainsi formés, qui, peu à peu, ont 6té conTertis en tourbières par les détritus des plantes aquatiques. (Ed.)


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