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écrit Keenamontiayoo le nom d’un Indien qui pour nous s’appellerait Kînémontiayoul, et Shushu le nom d’un chien que leurs guides, métis français, prononçaient certainement Chouchou.

Le traducteur s’est souvent trouvé autorisé par un semblable motif à remettre en notre langue les noms géographiques qui avaient un sens ; car il n’a pas dû perdre de vue que la plupart de ceux qui sont ici rapportés en anglais, sont dits en français par la grande majorité des populations qui parlent une langue européenne, à l’E. des Montagnes Rocheuses, dans la Nouvelle-Bretagne, et que, très-ordinairement, les noms français ont précédé la traduction qu’en ont faite les Anglais. Quant à ceux dont l’origine est incontestablement anglaise, il les a respectés, à moins qu’il ne fût autorisé, par quelque exemple antérieur, à les écrire dans sa langue.

Le français est aujourd’hui si généralement parlé dans les pays arrosés par les Saskatchaouanes que, jusqu’à Kamloups, les auteurs ont eu des guides qui n’entendaient pas l’anglais. On trouvera donc un assez grand nombre de mots et de phrases que l’original a conservés en français ; pour les distinguer, ils ont été reproduits en italique dans la traduction.

Comme les lecteurs sont naturellement curieux de savoir quels sont les auteurs des livres, le traducteur va dire ici ce que cet ouvrage lui a fait connaître des deux honorables personnes qui ont rendu à leurs contemporains le service de le publier.

Le premier auteur est le vicomte Milton, jeune seigneur anglais, assis dans le frontispice entre le jeune Assiniboine et le docteur Cheadle. Avec ses traits doux et agréables, il a toute l’énergie de sa race. Deux ans avant le voyage raconté dans ce livre, lord Milton avait déjà été au Canada prendre part à la chasse du bison en automne, avec le guide La Ronde. Élève de l’Université de Cambridge, il est, comme