Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

..


192


DE L’ATLANTIQUE


taient de l’_tre, les talents de M. O’B… Il avait vu échouer son projet acàdémique, et après _tre demeuré quelque temps dans la vallée de la Rivière Rouge sans occupation, il avait pu, grâce à la bonté du vétérarl des missionnaires de cette région, de l’archidiacre Cockran, se procurer les moyens de tenter un voyage à travers les montagnes, et à la recherche, sur la côte du Pacifique, d’une société plus convenable à sa vocation.

Il était parti avec !a bande des émigrants canadiens dont nous avons déjà parlé ; mais ceux-ci avaient_pparemment reconnu qu’il était aussi exigeant qu’inutile, et l’avaient abandonné à Carlton. De là il avait été transporté par les bateaux de la Compagnie qui remontaient à Edmonton. Mais _es nouveaux hôtes l’avaient pris en grippe et avaient refusé d’aller avec lui plus loin que le fort Pitt. Abandonné à cette place, il avait été plus tard canduin Edmonton avec un convoi de charrettes. Déjà il J était depuis près d’une année quand nous l’avons rencontré. Il ne pouvait ni avancer ni reculer, et se trouvait dans. un démîment complet. Cependant les officiers du fort lui avaient témoigné toute e&pke.

de bonté et l’avaient entretenu de vivres et de tabac.

Lorsqu’il eut achevé son histoire, il exposa l’objet réel de sa Tisite. Il nous priait de lui permettre de nous accompagner jusque dans la Colombie Britannique. Son incapacitê ne nous aurait pas fait hêsiter à l’admettre en notre sociêté, si ce voyage n’avait pas été extraordinaire ou si nous avions eu à notre disposition tous les moyens de nous procurer un nombre suffisant d’hommes et de chevaux avec des provisions en conséquence. Mais la situation rendait fort peu désirable une pareille addition à notre troupe, et nous demandâmes la permission de réOéchir quelque temps. M. O’B… avait passé l’hiver chez quelques mineurs qui s’étaient bâti une cabane à un quart de mille d’Edmonton. Leur départ au printemps l’ayant laissê dans l’isolement, il avait eu une vie pleine d’anxiét6s, toujours redoulant les loups qui venaient chaque soir hurler dans son voisinage, el