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Philippe


gagnât même Jérusalem [1]. L’intérêt de la cour de Rome, et la force de l’habitude presque toujours supérieure à la raison firent naître encore plusieurs projets de cette nature, mais qui ne furent heureusement que des projets.

L’église de S. Denis fermée au roi.Philippe, de retour en France, s’empresse de rendre les derniers devoirs à son père dans l’église de S. Denis. On vit alors un effet singulier des exemptions et des priviléges accordés aux moines contre les anciens canons. Le roi, à la tête de tout ce qu’il y avoit de plus illustre dans le clergé et dans la noblesse, trouva les portes de l’abbaye fermées. C’étoit par l’ordre exprès de l’abbé qui, exempt de la juridiction de l’ordinaire, ne vouloit point que l’archevéque de Sens et l’évêque de Paris entrassent chez lui en habits pontificaux. Il fallut que les deux prélats se dépouillassent de leurs ornemens, et que le roi attendît à la porte de l’église.

Le Poitou, l’Auvergne, Toulouse, etc. réunis à la couronne.Le comte de Poitiers, frère de Louis IX, et la comtesse sa femme, étant morts sans héritiers, leurs domaines dévoient revenir à

  1. M. de Voltaire observe que si chaque croisé avoit emporté seulement cent francs, il en coûta deux cents millions de livres, outre la rançon de S. Louis, évaluée à environ neuf millions de notre monnoie. Les Génois, les Pisans, et surtout les Vénitiens s’y enrichirent, ajoute cet historien ; mais la France, l’Angleterre, l’Allemagne furent épuisées.