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Clovis.

La législation des Francs se bornait à fixer certaines sommes pour racheter les crimes. Le vol, l’homicide étaient taxés. On se purgeait en justice par les épreuves absurdes dont nous parlerons ailleurs[1]. Tout sentait la barbarie, même cette indulgence à l’égard des crimes, si propre à les multiplier.

Bizarreries des lois Saliques.Une preuve suffisante de la bizarrerie de ces lois, c’est qu’elles punissaient moins sévèrement la blessure faite à la tête d’un homme, que l’injure faite à la tête d’un homme, que l’injure faite à un cadavre. On en était quitte dans le premier cas pour une amende de quinze sous d’or (le sou d’or valait environ quinze livres de notre monnaie) ; tandis qu’on était condamné à soixante-deux sous d’or d’amende, pour avoir dépouillé le corps d’un homme tué. Les homicides se multipliant tous les jours, la peine capitale fut enfin prononcée contre ce crime ; mais si les parents du mort y consentaient, le meurtrier pouvait toujours racheter sa vie pour une somme.

Respect pour les mœurs.Celui qui avait serré la main d’une femme libre, était condamnés à quinze sous d’or ; et s’il lui avait serré le bras, à trente sous. On verra bientôt que les mœurs n’en étaient pas plus respectées, du moins parmi les grands,

  1. Voyez à la fin du règne de Louis le Débonnaire.