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Clovis.

Titre de Patrice de Rome.On ignore par quel motif l’empereur Anastase lui donna le titre de Patrice, de Consul, et d’Auguste. Ce titre n’ajoutoit rien à sa puissance ; c’étoit un simple honneur qui flattoit encore la vanité.

Cruautés de Clovis.Les passions s’irritent souvent par les succès. Tant de provinces subjuguées, loin de satisfaire l’ambition de Clovis, la rendirent cruelle et atroce. Plusieurs princes ses parens, avoient de petits états et le nom de rois. Soit qu’il craignît quelque chose pour ses enfans, soit qu’il voulût seulement envahir leurs terres, il les fit tous périr par des trahisons et par des meurtres. Cette barbarie révolte la religion. Cependant on voit Clovis, à peu près dans le même temps, bâtir des églises et des monastères. Depuis son baptême, il avoit toujours montré ce zèle religieux auquel on ne peut donner trop d’éloges, quand il est conforme aux règles de la sagesse ; mais les usurpations et les violences de ce prince prouvent assez, ou qu’il connoissoit peu la loi chrétienne, ou qu’il n’étoit guère exact à la pratiquer.

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Canons remarquables du concile d’Orléans.

Avant sa mort, il assembla un concile à Orléans, et y envoya les articles sur lesquels on devoit faire les canons. M. Hénault prétend trouver dans ce concile l’origine du droit de régale, en vertu duquel les fruits des évêchés rentrent à chaque vacances dans les mains du roi. Son opinion paroît douteuse,