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Clovis.


gers. Loin d’être persécuteur, quoique arien, il avoit permis depuis peu le concile d’Agde, dont l’ouverture se fit par des prières pour lui obtenir un long règne, et dont les actes lui donnent le titre de très-pieux. Cependant sa modération ne couvroit point la tache de l’hérésie. Quelques évêques furent soupçonnés de trahison et exilés. Les catholiques n’obéissoient que malgré eux à un hérétique ; et ce grand prince ne pouvoit compter sur le secours des Gaulois de son royaume.

508.
Bataille de Vouillé.

Aussi courageux peut-être que son rival, il fut moins heureux. La fameuse bataille de Vouillé près de Poitiers mit le comble à la fortune et à la gloire de Clovis. Alaric fut tué de sa main, les Visigoths taillés en pièces. La Touraine, le Poitou, le Limousin, le Périgord, la Saintonge, l’Angoumois, Bordeaux, Toulouse, capitale du royaume, subirent la loi du vainqueur. Il ne lui restoit à conquérir qu’une partie du Languedoc et de la Provence. Mais le célèbre Théodoric, roi des Ostrogoths et beau-frère de Clovis, qui régnoit glorieusement en Italie, moins jaloux des progrès du conquérant que zélé pour la nation gothique, envoya aux Visigoths un puissant secours. La fortune de Clovis se démentit pour la première fois ; son armée fut défaite devant Arles dont il faisoit le siège. Il ne laissa pas de conserver presque tous les fruits de sa dernière conquête.

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