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Clovis.

Le pape érit au roi.Clovis reçut une lettre du pape Anastase conçue en ces termes : « La chaire de saint Pierre pourroit-elle ne pas tressaillir de joie quand le filet de ce pêcheur d’hommes, de ce portier du ciel, se remplit d’une pêche si abondante ? Glorieux et illustre fils, soyez la consolation de votre mère ; soyez pour la soutenir une colonne de fer. Nous louons Dieu de ce qu’il vous a tiré de la puissance des ténèbres, pour donner à son église un protecteur capable de la défendre contre tous ses ennemis ». On pouvoit compter sur les armes plus que sur les lumières du nouveau chrétien. S. Remi lisant un jour la passion du Sauveur : Que n’étois-là avec mes Francs, pour le défendre, s’écria le roi, qui sans doute connoissoit peu l’esprit des mystères.

Projets ambitieux de Clovis.Son grand objet étoit de s’emparer de toute la Gaule. Il ambitionnoit d’une part le royaume des Bourguignons, qui s’étendoit depuis Langres jusqu’aux villes d’Avignon et de Genève, et de l’autre, le royaume des Visigoths entre les Pyrénées et la Loire. Il attaqua et battit le roi de Bourgogne, Gondebaud, oncle de sa femme ; mais il profita peu de sa victoire, et se contenta d’un tribut. C’étoit surtout contre Alaric, roi des Visigoths, qu’il se proposoit depuis long-temps de tourner ses armes. Quelques mécontentemens frivoles fournissoient un prétexte de guerre.

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