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Clovis.


cruel, meurtrier du père même de Clotilde, et usurpateur de son trône. Le Bourguignon craignait les suites de ce mariage ; mais la crainte d’une guerre arracha son consentement.

Les Gaulois augurent bien de cette alliance.Rien ne pouvait être plus agréable aux Gaulois. Extrêmement attachés au christianisme, ils espérèrent que le roi des Francs, idolâtre comme tout son peuple, respecterait de plus en plus et embrasserait même leur religion. Ils ne se trompoient point. Le zèle insinuant de Clotilde fit des impressions profondes sur le cœur de son époux. Elle lui inspira sans peine du mépris pour les idoles. La politique seule aurait pu l’en détacher. Un prince ambitieux perd rarement de vue son intérêt, et Clovis voulant soumettre des chrétiens, et leur faire aimer ses lois, avait besoin de la religion chrétienne. Quoi qu’il en soit de ses sentimens, dont on ne peut juger que par sa conduite, il penchait déjà pour la vérité, lorsque le ciel décida sa conversion par un évènement que la plupart des historiens racontent comme un miracle.

496.
Conversion de Clovis.

Les Allemands, nation belliqueuse, qui depuis a donné son nom à la Germanie, venoient fondre sur la Gaule, où ils désiroient de s’établir comme tant d’autres barbares. Clovis craignit pour son trône encore chancelant : il prévint l’orage et marcha contre eux, après avoir promis sans doute de se

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