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Clovis.


ture ne devoit venir qu’après une longue barbarie.

486.
Clovis chasse les Romains.
Le courage et l’ambition de Clovis, leur roi, changèrent la face des Gaules. À l’âge de dix-neuf ans, il entreprit d’en chasser les Romains, et de former de leurs débris un puissant royaume. Il attaqua près de Soissons leur général Syagrius, remporta une grande victoire, étendit rapidement ses conquêtes. Les Gaulois souffroient impatiemment la domination Romaine. On présume avec raison qu’il employa, pour les gagner, les ressorts de la politique, se présentant à eux comme un conquérant libérateur ; laissant aux vainqueurs une partie de leurs terres, avec la liberté de suivre leurs anciennes lois, et les mettant à couvert, autant qu’il étoit possible de la fureur et de l’avidité des soldats. Quelques auteurs pensent que Clovis partagea les terres selon une certaine proportion. Il y a plus d’apparence, comme le prétend Montesquieu, que les conquérans prirent pour eux ce qu’ils voulurent, et laissèrent le reste aux Gaulois. Ceux-ci furent sans doute contens de leur sort, puisqu’ils aimèrent la nouvelle domination. Elle s’étoit formée par les armes, elle s’affermit par la prudence.

Vase de Soissons ; politique du roi.Quelques soldats ayant pillé l’église de Reims, saint Remi, évêque de cette ville, regrettoit surtout un grand vase dont ils s’étoient emparés. À sa prière, le roi promit de

Tome I.
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