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Introduction.


tis, en gagnant les uns pour vaincre les autres, que les Romains vinrent à bout de les subjuguer. D’ailleurs, autant ils étoient prompts et ardens à entreprendre la guerre, autant se montroient-ils foibles et abattus dans le malheur[1]. Et quelle supériorité un ennemi constant et discipliné ne pouvoit-il pas prendre sur eux ?

La Gaule conquise par les Romains.Quand Rome eut détruit Carthage, Numance et Corinthe, quand elle eut imposé le joug à l’Espagne et à l’Asie, elle tourna son ambition sur la Gaule. En fondant les colonies d’Aix en Provence et de Narbonne, elle s’ouvrit un chemin pour la conquête de tous les pays. Jules-César, autant par sa politique adroite que par ses armes victorieuses, le soumit entièrement à la domination romaine. Plus les Gaulois avoient toujours été redoutables, plus on s’efforça de les opprimer. Ils perdirent leurs lois et leurs coutumes ; ils furent accablés d’impôts arbitraires, de vexations de toute espèce. Les arts et la littérature les rendirent plus souples, en adoucissant leurs mœurs. On les vit néanmoins se révolter par intervalles, et le joug de Rome leur parut toujours odieux.

Christianisme dans la Gaule.Le christianisme pénétra dans cette contrée le milieu du deuxième siècle après

  1. Ut ad bella suscipienda Gallorum alacer ac promptus est animus, sic mollis ac minimè resistens ad calamitates perferendas mens eorum est. Cæs. l.3, c.19.