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Introduction.


Aussi la présence des poëtes inspiroit-elle les plus grands efforts de courage.

Le peuple étoit presque esclave.Dans toute la Gaule, selon César, il n’y avoit que les Chevaliers ou les gens de guerre et les Druïdes (avec leurs subalternes) qui jouîssent de quelque considération. Le petit peuple étoit presque regardé comme esclave. Plusieurs même de ces malheureux, accablés de dettes ou d’impôts, gémissant sous l’oppression, se dévouoient volontairement à la servitude. En se faisant esclave de quelque grand, ils trouvoient du moins la subsistance et la sûreté. Cependant la nation en général préféroit la liberté à la vie. Les femmes combattirent plus d’une fois en héroïnes, et se donnèrent la mort pour n’être pas réduites en esclavage.

Gouvernement des Gaulois.Cet amour de la liberté paroissoit jusques dans le gouvernement. Les Rois avoient si peu d’empire, qu’Ambriorix, l’un d’eux, disoit ingénument à César : Le peuple n’a pas moins d’autorité sur moi, que j’en ai sur lui. Tout le pays étoit alors divisé en républiques et en petits royaumes, où l’esprit national étoit à-peu-près le même. Chaque année se tenoit une assemblée générale, qui décidoit en dernier ressort les affaires les plus importantes. Une espèce de ligue unissoit donc tous les Gaulois, comme les anciens Grecs. Heureux si les discordes intestines n’avoient rompu cette union ? C’est en semant la jalousie et la haine, en fomentant les par-