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Introduction.

Dogme de la vie future.Parmi les dogmes des Gaulois, aucune n’avoit tant de force que celui de la vie future. Il leur inspiroit plutôt de l’intrépidité que de la vertu. De-là ce mépris de la mort, qu’ils partoient jusqu’à des excès affreux, jusqu’à se tuer mutuellement, pour ne pas survivre à une défaite. Leurs idées sur l’avenir étoient si grossières, qu’on enterroit avec les morts leurs effets les plus précieux, dans l’espérance de leur rendre l’autre vie plus agréable. Ainsi le dogme de l’immortalité, qui devoit produire tant de bien en réprimant le vice et excitant au devoir, n’a produit souvent que du mal, quand le préjugé et la superstition l’ont mis en œuvre.

Sciences des Druïdes.On vante l’habileté des Druïdes en astronomie, en philosophie, en médecine. Ils avoient sans doute quelques connoissances ; mais ce n’est pas chez un peuple barbare et agreste qu’il s’en trouve de remarquable. Peut-être profitèrent-ils de celle des Marseillois, colonie grecque distinguée par ses lumières.

Les Bardes, poëtes des Gaulois.Les Bardes étoient les poëtes des Gaulois, subordonnés aux Druïdes qui dirigeoient tout. Ils chantoient les louanges des héros, ils accompagnoient les armées, y répandoient l’enthousiasme, et fortifioient le mépris de la mort. Leurs poësies, comme celles de presque tous les autres peuples, avoient pour but de perturber le souvenir des faits ; elles immortalisoient la gloire ou la honte.