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Introduction.


voient de temples ; le chêne, pour lequel ils avoient tant de vénération, étoit vraisemblablement à leurs yeux l’emblème de la divinité. Des savans ont même écrit que leur culte venoit originairement de Japhet, parce qu’ils y trouvent plusieurs traits de ressemblance avec celui des patriarches. Mais de pareils systèmes ne portent que sur des conjectures fort douteuses.

Victimes humaines. Astrologie. Superstition.Il est certain au contraire que les Gaulois se livrèrent aux plus horribles surperstitions. Dans les grandes maladies, dans les périls de la guerre, ils sacrifioient des victimes humaines, ou ils faisoient vœu d’en immoler ; convaincus, dit César, qu’il n’y avoit pas d’autre moyen d’apaiser les dieux, et que la vie d’un homme devoit racheter un homme. Ces abominables sacrifices entroient dans le culte religieux. Les Druïdes, qui en étoient les ministres, brûloient les victimes toutes vivantes. On immoloit des criminels, quand il s’en trouvoit, mais s’il n’y en avoit point, les innocens étoient brûlés à leur place. Toute religion atroce est nécessairement absurde. Le polythéisme, mêlé de mille pratiques extravagantes, se rencontre chez les Gaulois comme ailleurs. Ils croyoient surtout à l’astrologie. Les Druïdes se donnoient pour prophètes, et étoient secondés par des prophétesses, dont les unes gardoient la virginité perpétuelle, les autres mariées ne voyoient leurs époux qu’une fois l’an.