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Introduction.


noient à leur avantage ; et ils se faisoient une loi de ne rien écrire, afin qu’on fût obligé de recevoir tous les oracles de leur bouche. Juges de la plupart des affaires, tant criminelles que civiles, si quelqu’un osoit contrevenir à leur jugement, ils le frappoient d’anathème, et lui interdisoient les sacrifices. Alors ce malheureux étoit exclus de la société ; on le fuyoit, on l’abhorroit comme un impie et un scélérat, qui portoit avec lui la contagion ; on ne lui rendoit aucun devoir, pas même la justice. Aussi n’y avoit-il, selon César, aucune peine si redoutable.

Ils étoient exempts de toute charge.Les Druïdes, maîtres des esprits par les terreurs de la superstition, étoit exempts d’impôts, de service militaire, et généralement de toutes les charges de l’état. Leurs disciplines jouissoient des mêmes privilèges, ce qui leur en attiroit un fort grand nombre. Le célibat dont ils faisoient profession, leur vie solitaire dans les bois, augmentoient la vénération publique à leur égard. Tels que les Chaldéens, les Mages, les Brachmanes, les prêtres d’Égypte, qui formant un corps séparé du reste des citoyens, préféroient leur intérêt particulier à celui de la société, les Druïdes consacrèrent à l’ambition un pouvoir destiné pas sa nature au maintien des mœurs et de la vertu.

Première religion des Gaulois.Dans les commencemens, leur religion étoit simple. Ils adoroient un Dieu suprême sous le nom d’Esus. Les bocages leur ser-