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Introduction.


non d’une indolence naturelle, mais d’une passion extrême pour les armes. L’agriculture, les arts et les métiers leur paroissoient indignes d’un peuple soldat ; il les abandonnoient aux esclaves et aux femmes, ils vouloient combattre ou se divertir. Une fois subjugués, ils éprouvèrent bientôt des besoins ; les besoins excitèrent l’amour du travail ; l’industrie bannit la paresse. Si une classe d’hommes crut toujours se déshonorer par toute autre profession que celle des armes, ce préjugé n’enchaîna plus le corps de la nation ; ou plutôt le peuple, devenu serf, fut contraint de faire pour vivre, ce que faisoient auparavant les esclaves.

Droit du plus fort.Les maris avoient droit de vie et de mort sur leurs enfans et même sur leurs femmes. C’étoit le droit du plus fort ; ce prétendu droit qui servit presque toujours de règle aux barbares contre les lois de la nature. Comment l’humanité a-t-elle si longtemps été muette ? Et comment la tyrannie a-t-elle pu étouffer sa voix jusques dans le sein des familles ? Il semble que les Gaulois ne vivoient que pour la guerre. Un père auroit eu honte de voir en public ses enfans, avant qu’ils fussent en âge de paroître armés.

Pouvoir excessif des Druïdes.Ce peuple fier et intraitable étoit cependant l’esclave de ses prêtres. Les Druïdes, seuls dépositaires de la religion et de la science, le gouvernoient avec un empire absolu. Comme ils élevoient la jeunesse, les premières idées tour-