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préface.


de suivre dans la composition de cet ouvrage. Je n’ambitionne point le mérite de la nouveauté, ni la gloire des découvertes. Nos meilleurs historiens m’ont fourni les faits, et me serviront de garans. Mon travail s’est borné au choix des matériaux, à la disposition, au style, et au soin particulier de marquer l’origine des choses, les effets de l’opinion, les lois et les coutumes, les changemens politiques, les objets enfin les plus dignes d’examen ; car, comme l’observe l’illustre Montesquieu, il ne s’agit pas de faire lire, mais de faire penser. L’histoire n’est bonne qu’en exerçant la raison.

Si j’emprunte quelque pensée remarquable d’un auteur, si je rapporte d’après lui quelque fait singulier et peu connu, je me fais un devoir de le citer ; toute autre citation serait superflue dans un livre élémentaire, où d’ailleurs on ne pourroit indiquer les sources, qu’en remplissant les pages de citations. Écrivant pour les personnes qui ont besoin de connoissances utiles, sans pouvoir en acquérir de profondes, je supprime quantité d’événemens étrangers à mon dessein, pour m’attacher aux choses également curieuses et instructives ; j’évite de surcharger la mémoire de dates,