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préface.


au jugement d’Horace, que tous les documens des moralistes. L’histoire l’emporte sans doute à cet égard sur la fiction ; et des faits certains persuaderont plutôt que des aventures imaginaires.

Comme la fausse philosophie se plaît à décrier les choses saintes, en imputant à la religion les excès du fanatisme, de la superstition et de l’imposture ; quiconque travaille pour l’utilité publique est obligé, non de pallier frauduleusement set abus, mais d’en découvrir la véritable origine . il n’imitera point les chrétiens foibles et scrupuleux, dont parloit le sage abbé Fleuri, qui respectant jusqu’à l’ombre de la religion, mettent une partie de la piété à croire tout ce que croit le peuple le plus grossier, et qui pensent qu’on blesse l’honneur de l’église en racontant les fautes de ses ministres abusés ou corrompus. Que deviendroit l’histoire, si de pareils préjugés faisoient la loi aux écrivains ? Elle ne se plie point à la dissimulation ; elle ne flatte ni les pontifes ni les rois ; elle les peint comme des usurpateurs, ou des fourbes, ou des tyrans, ou des âmes viles, lorsque leur conduite a mérité ces noms odieux ; et plus les faits intéressent la société, plus elle doit les mettre au grand jour

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