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préface.


vices. Malheureusement les vices dominent ; et tandis que la vertu se cache, ou ne brille que par intervalles, ils déploient sans cesse leur activité et semblent gouverner l’univers : mais les maux qui e résultent sont une excellente leçon. J’en dis autant des préjugés et de l’erreur. Nous trouvons à chaque pas des monumens si terribles de leurs effets, qu’il suffit presque de les observer attentivement, pour se garantir d’un écueil toujours funeste au genre humain.

Rien ne contribue tant que de pareilles observations à répandre cet esprit vraiment philosophique, dont le principal avantage est de dissiper les préjugés pernicieux, et d’établir les idées justes qu’on doit regarder comme la base du bonheur. Bien différent de l’esprit d’irréligion et de licence, plus il tend à nous affranchir de toute indigne servitude, plus il nous attache aux lois divines et humaines, sans lesquelles il ne resteroit ni ordre, ni paix, ni sûreté dans le monde. L’esprit philosophique est la raison même libre des erreurs vulgaires. S’il dirige la plume d’un historien, les folies et les crimes, dont il faut perpétuer le souvenir, deviendront une source de lumière et de vertu. Les fables d’Homère valent mieux,