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Louis


core n’avoit-il nommé un de ses enfans empereur, qu’après la mort des deux autres, dans un temps où la jalousie n’étoit plus à craindre. L’événement justifia sa conduite. Celle de Louis au contraire eut les suites malheureuses qu’on devoit attendre. Il assembla un parlement à Aix-la-Chapelle, et déclara qu’il associoit à l’empire Lothaire son fils aîné ; qu’il faisoit roi d’Aquitaine Pépin, son second fils ; et Louis le cadet, roi de Bavière. L’empereur, en affaiblissant son autorité, ne faisoit que des ingrats : il s’attiroit de plus un ennemi, dont la révolte, quoique punie rigoureusement, fut le germe de tous les malheurs.

818.
Révolte de Bernard, roi d’Italie.

Bernard, roi d’Italie, avoit des prétentions à l’empire, parce que son père étoit l’aîné de Louis le Débonnaire. Irrité d’une association contraire à ses vues, et excité par quelques évéques mécontens, il leva une armée contre l’empereur son oncle. C’étoit un vassal révolté digne d’un châtiment sévère. Ceux même qui l’avoient poussé à la révolte le trahirent ; ses troupes l’abandonnèrent sans combat ; il vint se jeter aux pieds de Louis, et implora sa clémence. Il fut jugé, condamné à mort. L’empereur, pour toute grâce, lui fit crever les yeux, aussi bien qu’à ses complices, excepté les évêques dont il respecta le caractère. Le malheureux Bernard en mourut, et le royaume