core n’avoit-il nommé un de ses enfans empereur, qu’après la mort des deux autres,
dans un temps où la jalousie n’étoit plus à
craindre. L’événement justifia sa conduite.
Celle de Louis au contraire eut les suites
malheureuses qu’on devoit attendre. Il assembla
un parlement à Aix-la-Chapelle, et
déclara qu’il associoit à l’empire Lothaire
son fils aîné ; qu’il faisoit roi d’Aquitaine
Pépin, son second fils ; et Louis le cadet,
roi de Bavière. L’empereur, en affaiblissant
son autorité, ne faisoit que des ingrats : il
s’attiroit de plus un ennemi, dont la révolte,
quoique punie rigoureusement, fut le germe
de tous les malheurs.
Bernard, roi d’Italie, avoit des prétentions à l’empire, parce que son père étoit l’aîné de Louis le Débonnaire. Irrité d’une association contraire à ses vues, et excité par quelques évéques mécontens, il leva une armée contre l’empereur son oncle. C’étoit un vassal révolté digne d’un châtiment sévère. Ceux même qui l’avoient poussé à la révolte le trahirent ; ses troupes l’abandonnèrent sans combat ; il vint se jeter aux pieds de Louis, et implora sa clémence. Il fut jugé, condamné à mort. L’empereur, pour toute grâce, lui fit crever les yeux, aussi bien qu’à ses complices, excepté les évêques dont il respecta le caractère. Le malheureux Bernard en mourut, et le royaume