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LOUIS,
Surnommé le Débonnaire.

814.
Dévotion et foiblesse de Louis.
Ce règne nous offre un tableau frappant des malheurs auxquels est exposé un prince foible, scrupuleux, qui néglige les devoirs du trône pour les pratiques du cloître, et qui ne sait pas distinguer les véritables droits de l’église d’avec les injustes prétentions de quelques-uns de ses ministres. Louis, étant roi d’Aquitaine sous Charlemagne son père, s’étoit montré vaillant, généreux, plein de zèle et de clémence. Mais sa molle douceur l’avoit déjà rendu le jouet des courtisans, et sa dévotion trop peu éclairée lui avoit inspiré l’envie de se faire moine, comme tant d’autres princes de ces temps-là. Les conseils de Charlemagne lui apprirent à régner. Dès qu’il fut privé de ce guide, il s’égara. Sa première faute fut de disgracier deux frères qui avoient la confiance de son prédécesseur Adalard, abbé de Corbie, et le fameux comte Vala, qui devint son ennemi sous l’habit de moine.
817.
Louis partage imprudemment la monarchie.
Il en fit bientôt une plus grande, en partageant le royaume à ses fils, et s’associant un collégue à l’empire.

Charlemagne avoit donné l’exemple d’une pareille démarche, nullement dangereuse alors, parce qu’il savoit se faire obéir. En-

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