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préface.


dépouillés de circonstances, y laissent à peine quelque trace. Une narration suivie, courte, rapide, dégagée de détails minutieux, pleine de traits mémorables enchaînés avec méthode, paroît de tous les moyens le plus propre à faire impression. Elle rassemble sous un point de vue les objets épars, et comme noyés dans un abrégé chronologique ; elle en forme des tableaux qui frappent l’esprit ; elle montre la liaison des effets avec leurs causes : elle apprend ainsi à connoître les principes du bien et du mal, à raisonner sur les intérêts et sur les devoirs de l’homme et du citoyen. C’est le but essentiel où tout se rapporte.

Sans discourir en rhéteur au risque d’ennuyer à pure perte, on doit semer dans l’ouvrage les réflexions qui fournit naturellement le sujet même. La plupart des lecteurs ne pensent point, si on ne les aide à penser, et saisissent néanmoins avec plaisir les vérités qu’on leur met en quelque manière sous la main. Un germe jeté à propos, sans de grands efforts de culture, produira quelquefois les fruits les plus précieux. En un mot, des élémens d’histoire peuvent renfermer toutes les maximes de la sagesse, puisqu’ils renferment des exemples de toutes les vertus de tous les

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