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préface.


des lectures sérieuses, il faudroit du moins en bannir la sécheresse et les longueurs trop rebutantes ; il faudroit les mettre, s’il est possible, à la portée de tout le monde, et faciliter l’étude à tant de personnes qui manquent de moyens et de loisir pour s’y livrer avec une pénible application. C’est ce que j’ai voulu essayer sur notre histoire. Le but de cette préface est d’exposer mon plan et mes principes. Loin de prétendre établir des règles, je ne cherche qu’à me conformer au goût du public judicieux.

Des élémens d’histoire, pour être également utiles et agréables, ne doivent ni embrasser un trop grand nombre d’objets, ni passer trop légèrement sur les choses dignes d’attention. Tout ce qui n’intéresse point les mœurs, l’esprit national, l’ordre politique, la constitution de l’état ; tout ce qui mène point à la connoissance des hommes ; tout ce qui fatigue, et même ce qui amuse sans profit, étoufferoit sous un tas de superfluités les semences d’instructions salutaires. Une brièveté excessive les empêcheroit de même de prendre racine. C’est en développant les idées, qu’on les imprime dans un esprit superficiel et encore neuf. Les événemens les plus célèbres,