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R E s tance que ceux qui publient des an- tiques, eussent l'attention d’indi- quer les restaurations dans les plan- ches gravées , ou du moins dans les explications des sujets. La première «le ces deux méliiodes consiste ù graver au trait , et à ombrer ce qui est antique, et à ne mar(|uer que par des points ce qui est de reslau- ration ; celle inélhode est préférable à l’autre , parce que l’impression par les yeux est plus prompte et plus durable que celle qui résuîle de la lecture de l’explicaliou. En feuilletant uji ouvrage, on venoit toujours les parties antiques indi- quées d’une manière différente que les parties restaurées , et cette im- pression , souvent répétée , n’en deviendroil que plus durable : au surplus ,1e texte étani souvent com- posé dans une langue qui n’est pas familière à tous les artistes , ils ne peuvent pas même profiter tou- jours des indications qu’on y a données. On voit donc que cette niélliode employée avec succès par M. Becker , dans les planches de son Augusteuin ou Galsrie de Dres- de , et par M. Levezow , dans son explication des figures Aea. prélen- due famille de Lycomede , c’esl-à- dire, d’indiquer les restaurations par des points au lieu de traits , est bien préféralile , en ce qu’elle instruit tout le monde par les yeux. On peut distinguer deux espèces de restaurations ; savoir , ° . pour remédier à quelque vice du mar- bre ou autre défaut de la matière ; 2°. pour réparer la mutilation des parties. Quant aux défaut.s delà ma- tière, on y remédioit au moyen d’un ciment fait de marbre pilé , avec lequel on remplissoit les trous ou cavités. Winokelmann cite com- me exemple de celte espèce de res- tauration , un sphinx qui se voit parmi les ornemens d’un autel en- dommagé, et dont la joueétoit ainsi restaurée par un ciment qui répa- roit une défecliiosilé ds la matière. R E S 433 Cet autel ,_ découvert en 1767 dans l’Ile de Caprée , avoit été acquis jj ;’. !’ M. Hamilton , à Napler,. La res- tauration des parties mutilées se faisoit anciennement, comme el !e se l’aitencoreaujourd hui, au moyen d’un tenon qu’on iniroduisoit dans les trous pratiqués dans la portion endommagée , et dans la portion ajoutée, pour assujéliret réunir ces parties. Ensuite on les assujettit au moyen du plomb. Les jurisconiiul- tes Faulus et Pomponius nous ap- prennent qu’on avoit quelquefois coutume de restaurer les statues eu prenant un bras et une jambe ou quelqu’autre partie du corps d’une auli’e slatue. Beaucoup de statues ont été probablement brisées .et restaurées dans l’antiquité. Pendant les guer- res civiles de la Grèce, sur- tout celle des Achéens contre les jSXo~ liens , les monumens publics fu- rent souvent dévastés ; d’autres peuvent avoir été brisés pendant leur transport à Rome. Dans celle ville même , les monumens de l’art eurent souvent beaucoup à souffrir. Selon Winckelmann , ce qui rend sur - tout très-vraisem- blable la mutilation des monumens dans la Grèce , ce sont les sialues découvertes à Baies , puisque l’his- toire ne nous apprend point que , depuis l’époque où les arts ont été introduits en Italie, jusqu’à leuc décadence, on aitexercé aucun acte d’hosliiilés dans ces cantons , oîi les riches Romains avoient leurs plus belles maisons de campagne. Après les Antonins , continue le même au- teur , les arts étant tombés dans une décadence totale, il est probable qu’on ne songea pas non plus à ré- parer les monumens endommagés. Il pense que les ouvrages de l’art découverts et à découvrir aux envi- rons de Baies , ont été apportés mu- tilés de la Grèce, et ont été ensuite restaurés en Italie. Quant aux pro- ductions de l’art trouvées à Rome ,