Page:Milliet - Une famille de républicains fouriéristes, tome I, 1910.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jusqu’au seuil de l’exil Qu’on me permette d’ajouter encore une très belle chanson qui fut souvent attribuée à mon père. Ce récit vivant et enthousiaste des « trois glorieuses » journées et de la chute de Louis-Philippe eut un succès retentissant qui durait encore sous le second Empire. A Genève, tout enfant, j’ai plus d’une fois crié à tue-tête ma partie dans le chœur des jeunes proscrits, lançant à plein gosier ces énergiques paroles que fait si bien valoir une musique entraînante. Grâce à la conviction profonde des chanteurs, l’effet était d’une puissance dont les chœurs guerriers de nos plus célèbres opéras n’approchent assurément pas. La police genevoise si débonnaire en était quelque peu effarouchée.


LE GAMIN DE PARIS


Air de Charlotte la Républicaine


Je suis le gamin de Paris,
Enfant de la sainte canaille ;
Bravant le fer et la mitraille,
Des tyrans je me ris.

 Lorsque de Février
 Brilla le jour magique,
 Sur la place publique
 On me vit le premier ;
 Je n’avais à la main
 Sabre ni carabine,
 Et j’offrais ma poitrine
 Au soldat incertain.

 Je suis, etc…

 Criant : Ne tirez pas !
 Devant vous sont des frères,
 Déposez vos colères
 Et venez dans leurs bras ;