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« Guident le char propice où son auguste enfance
« Captive le regard des habitants charmés.
« J’ai fêté dans les cieux ta pompe nuptiale ;
« Un jour je reviendrai sur le front de ton fils
« Étendre de mes mains cette onction royale
« Que des cieux autrefois j’apportai pour Clovis. »
Elle dit ; et posant la palme tutélaire
Sur ce berceau chargé des destins de la terre,
Remonte avec lenteur aux éternels parvis.
Des prophètes sacrés la troupe réunie
Redit ses plus beaux chants d’allégresse et d’amour,
Et des lyres du soir l’ineffable harmonie
De l’instant fortuné salua le retour.
Jérémie essuyant ses larmes prophétiques,
De sa Jérusalem oublia les malheurs ;
Il chantait, et sa harpe, aux lugubres cantiques,
Pour la première fois se couronna de fleurs.




LES J’AI VU


DE LA PROMENADE DE LONGCHAMP.




J’ai vu cette brillante fête,
Fête des grâces, des amours,
Que trois mois d’avance on apprête,
Et dont on s’occupe trois jours.
J’ai vu la beauté sous les armes,
Rassemblant tous ses traits vainqueurs,
Doubler le pouvoir de ses charmes
Pour venir assiéger les cœurs.
J’ai vu la toilette nouvelle,
Et d’honneur j’en suis enchanté :