Page:Millaud - Madame l'Archiduc.pdf/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Moi l’archiduc Ernest, sain d’esprit et de corps,
Je conçois le projet d’abdiquer, et j’abdique.
Vous abdiquez, Ernest ? J’attendais la réplique.
Oui, j’abdique ; en faveur de qui, me direz-vous ?
De qui, de quoi, de quoi, de qui ? sachez-le tous,
En faveur d’une femme, une femme, une femme !
Et quelle est cette femme ? Eh ! mon Dieu, c’est madame.

TOUS.
–––––––––––La comtesse !
L’ARCHIDUC, parlé.

Et maintenant, Fortunato, faites-lui voir Tous les insignes du pouvoir.

Les deux pages, sur un signe de Fortunato apportent une corbeille et la tiennent.

FORTUNATO, prend les objets à mesure et les donne à Marietta.
––––––––Puisque c’est son caprice,
––––––––J’offre à madame ici,
––––––––Cette main de justice,
––––––––Le sceptre que voici,
––––––––Plus la liste civile,
––––––––Tous les sceaux de l’état,
––––––––Le nom, le domicile
––––––––Et l’almanach Gotha.
––––––––La plume ducale avec,
––––––Avec le royal timbre sec…
TOUS.
––––––Avec le royal timbre sec.
FORTUNATO.
–––––––––Enfin, il lui donne
––––––La clé de son palais en stuc…
––––––Et pour finir il la couronne
––––––––Archiduc ! archiduc !
––––––Vive madame l’archiduc !
TOUS.
––––––Vive madame l’archiduc !